Fixer la transparence

Observer la vie, le monde qui va, ses effets et contre-effets sur les êtres, oui, les hommes et les femmes rencontré.e.s à travers leurs visions, leurs émois, leurs impressions, que ce soit dans un livre, une association, un bar, au détour d’un bout de chemin parcouru en vacances…
Des êtres et non des individus.
Tel un oiseau.

Observer, écouter les formes, les volumes, les actes et les regards, … fixés sur cuivre, zinc, alu, verre, papier … transparents telles les photos cherchées, dès potron minet lors d’un déballage, d’une brocante, anywhere out of the world comme aurait dit Baudelaire, cheminer, ouvrir les caissons, extraire les plaques. Farfouiller, laisser venir et découvrir au détour d’un carton, posé là, comme ça, comme une œuvre qui gît et attend sa propre résurrection des mains, de l’œil d’un promeneur !

Et tout a re-commencé avec la découverte des œuvres de l’oiseleur Decbel dont on ne sait presque rien…

Oui, la vie transpire et transparait en cette passion d’aller chercher l’oiseau en relief, pareil qu’au cinéma comme on disait avant, bien avant cet étrange 3D qui perturbe aujourd’hui nos perceptions.

Les couleurs sont ici fixées, à l’envers du verre : pas de recto, pas de verso, toujours l’illusion du volume, cependant.
L’oiseau serait-il prisonnier?

Voici déjà Prévert, comment faire son portrait, à c’t’animal ? en cage de verre ?  Oui, la rime est facile mais ce n’est pas pour rien que ça rime ici dans le vol d’un colibri !

Et je pense que Monsieur Decbel, tel Merlin emprisonné en sa cage de cristal par Melusine, cherchait la même chose, l’oiseau-lyre en chant et en volume dans cet ajustement de plaques… ces strates d’une réalité colorée, fixées en toute transparence.

L’oiseau va chanter, soyez-en sûr…