Le jeune couple a marché dans la forêt. La mare est pleine, le héron est de retour, le loriot aussi. Le printemps 1951 est beau.
La boussole et les jumelles ont été bien utiles. En rentrant, ils mettront le muguet dans les petits vases. Il fait un peu frais, la soirée sera agréable. Avec le miroir et le flacon de parfum il se fera beau, elle se fera belle et ils dineront dans le jardin d’hiver, éclairés par les trois chandeliers.
En écoutant le quatuor de Ravel, ils se souviennent de leur voyage à Paris l’année dernière. Ils avaient ramené ces si jolis petits tableaux signés Decbel. Des fleurs, des oiseaux, fixés sous verre en relief, adorables miniatures ovales, au verre légèrement bombé.

C’est le 80ème anniversaire de la Commune de Paris. Dans le calme du jardin, ils songent à ces gens du coin qui y ont participé : l’engagement de Courbet, son copain Proudhon, les mots d’apaisement de Victor Hugo devant le Sénat en 1876 : L’oubli seul pardonne. L’amnistie ne se dose pas… Il la faut toute.

Toussaint Louverture, le libérateur d’Haïti, n’était pas d’ici mais, déporté, il y a tristement fini sa vie. Le siècle avait 3 ans.

Astrid Guillon Maison de ventes aux enchères. Besançon. Vente inaugurale lot 142. 24 04 2021

On leur a dit que Decbel, l’artiste de ces petits bijoux est jeune, ne rêve que de relief et voudrait y consacrer sa vie.
L’art, c’est le relief du beau au-dessus du genre humain. Hugo encore.


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